Des fourneaux efficaces

Comment cela fonctionne-t-il ?

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En 2015, CarbonZero Kenya s’est mis en quête, à Kisumu West (Kenya), de groupes susceptibles de se charger d’une mission d’importance : fabriquer 900 fourneaux de cuisine économes en énergie, dont le financement serait pris en charge par le programme Zéro Carbone de Toshiba. La Communauté des femmes d’Umeme a été choisie pour en faire partie. Le groupe a reçu une formation sur la manière de s’approvisionner en fournitures et de fabriquer ces fourneaux artisanaux. Il a également bénéficié d'une formation au management destinée à l’aider à commercialiser les fourneaux et à gérer les ventes et les recettes. Aujourd'hui, les femmes qui composent ce groupe interviennent comme spécialistes au sein de leur communauté : elles aident les personnes ayant acheté un fourneau à l’entretenir et le réparer quand il est endommagé.

Mais ce projet offre encore d'autres avantages :

  • Une raréfaction du déboisement et de la dégradation des forêts avoisinantes
  • Une diminution de l’érosion du sol, des pertes de nutriments et des risques d'inondation
  • Une réduction du temps nécessaire pour cuisiner et ramasser le bois; les ménagères peuvent consacrer plus de temps à leurs tâches domestiques mais aussi à la scolarisation et à la surveillance des enfants
  • Les personnes chargées de ramasser le bois (essentiellement les femmes) sont ainsi moins exposées aux dangers dans les endroits isolés
  • Une diminution des brûlures et des blessures résultant d’une exposition à un foyer ouvert

Nos fourneaux économes en énergie : le récit de Judith

Judith ne savait absolument rien des fourneaux efficaces; aujourd'hui, 2 ans plus tard, elle est devenue une experte en la matière.

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Judith Okeyo, membre du groupe, raconte qu’elle ignorait tout des alternatives existantes aux 3 pierres inefficaces qui servaient de foyer pour cuisiner avant que sa communauté ne soit choisie pour participer au programme. Comme de nombreux habitants de Kisumu West, sa famille était victime de la déforestation galopante dans la région, résultant de la nécessité de ramener du bois de chauffage. Comme le bois disponible sur place se raréfiait de plus en plus, sa famille n’avait d’autre choix que d’en acheter pour un coût s’élevant parfois à près de la moitié des revenus du ménage - une charge financière particulièrement lourde rien que pour pouvoir cuisiner. .

Outre le fait de pouvoir bénéficier d’un fourneau qui réduit sensiblement la « corvée bois » tout en diminuant notablement les rejets de CO2, les membres du groupe ont également reçu un solide coup de pouce financier grâce à leur engagement dans le projet. Le groupe gère un fonds renouvelable auprès duquel plusieurs membres ont pu emprunter pour soutenir leurs propres petites entreprises domestiques, notamment actives dans la vente locale de produits d’épicerie. Les membres du groupe sont également rémunérés pour le temps qu'ils consacrent à la fabrication des fourneaux.

L’histoire de Rachel Githendu

« Je n’aurais jamais imaginé qu'il me serait possible de payer les frais de scolarité de mes enfants tout en économisant de l’argent chaque mois, car je vivais au jour le jour. Aujourd'hui, je peux assurer des repas décents à ma famille et les habiller correctement, et je ne considère pas cela comme une chose acquise. Je suis désormais convaincue qu'il est possible de s’engager dans des activités qui génèrent un revenu tout en réduisant la pauvreté, et j’en suis très heureuse. »

Rachel était confrontée à un dilemme permanent : passer tout son temps à ramasser du bois au lieu de s'occuper de ses récoltes et de son petit cheptel, ou acheter le bois nécessaire en grevant les deniers à consacrer à ses activités agricoles ainsi qu'à la scolarité et aux uniformes de ses enfants. Mais la situation a changé du tout au tout quand Rachel a reçu son fourneau zéro carbone. Grâce à sa technologie performante, les quantités de bois nécessaires ont pu être réduites de plus de moitié. Désormais, elle ne se rend plus en forêt qu'une fois par semaine plutôt que quotidiennement pour ramasser du bois, et elle ne doit plus jamais en acheter. Elle passe le temps ainsi gagné à s'occuper de sa ferme et avec l’argent économisé sur le bois, elle peut acheter des récoltes et défrayer les saisonniers qui viennent occasionnellement l’aider. Cela lui a permis d'augmenter sensiblement ses revenus car elle génère désormais des surplus de légumes et de lait qu’elle peut vendre. Les frais de scolarisation de ses enfants ne sont plus un casse-tête et elle parvient même à mettre un peu d’argent de côté chaque mois, pour les urgences et avoir de quoi consacrer à de futures activités d'investissement.

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L’histoire de Dennis Omer

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« Je pourrai tirer environ 1 million de shillings kényans de la vente de ces produits et avec ça, je serai en mesure de payer les frais de scolarité et de fournitures pour mes enfants ainsi que plus de nourriture pour ma famille, sans oublier la couverture de tous les frais médicaux. Avec le fourneau « zéro carbone », nous ne consacrons plus des heures chaque jour à chercher du bois pour nos besoins domestiques. Cela nous a permis de dégager beaucoup de temps pour nous focaliser sur d’autres activités susceptibles d’améliorer nos conditions d’existence. Maintenant, mes enfants obtiennent de bons résultats à l’école. »

Dennis Omer a 22 ans et habite le village de Kadero, dans la région de Kisumu Est, avec son épouse et ses 4 enfants. Il raconte que toute la famille passait des heures entières, jour après jour, à ramasser du bois pour pouvoir cuisiner, les enfants étant envoyés sur le terrain au moins 2 heures chaque soir après l’école - un temps précieux qu'ils auraient pu consacrer à leurs devoirs. Par ailleurs, les membres de la famille tombaient fréquemment malades et toussaient à cause de la fumée inhalée; il ne se passait pratiquement jamais de semaine sans qu’un enfant doive manquer une journée à l’école. Depuis que la famille a reçu le fourneau, sa consommation de bois a diminué de plus de moitié. Dennis a profité du temps gagné sur le ramassage du bois pour planter un champ de tournesols. Il envisage de récolter les graines pour les commercialiser à une huilerie située à quelques kilomètres, ce qui lui garantira un bon volume de vente et lui assurera un revenu significatif pour sa famille.

Les projets font bien plus que simplement compenser les rejets de carbone - ils créent des emplois pour les populations locales et les impliquent dans le suivi de l’impact qu’ils exercent ainsi que dans l’éducation de leurs concitoyens. Vous trouverez ci-dessous de plus amples informations sur les projets que nous soutenons actuellement. Le dernier rapport d'impact en date peut être consulté ici.